Le stockage de carbone ou séquestration carbone, exprime le stockage à long terme du dioxyde de carbone hors de l’atmosphère. C’est l’une des pistes empruntées pour atteindre les engagements climatiques et énergétiques des Accords de Paris. Qu’en est-il de la méthode de calcul et de la situation en Nouvelle-Aquitaine ?

Deux notions essentielles sur le stockage de carbone

Quand on aborde le sujet du stockage de carbone, il est nécessaire de faire la distinction entre deux notions :

  • Le stock de carbone présent dans les sols et la biomasse, exprimé le plus souvent en tonne de carbone (tC) ;
  • Le stockage additionnel annuel, ou flux annuel, qui caractérise la séquestration de carbone supplémentaire observée chaque année, exprimé généralement en tonne équivalent CO2 (tCO2e). C’est ce stockage additionnel qui vient compenser en partie les émissions de GES de l’ensemble des secteurs d’activités, et qui doit permettre d’atteindre la neutralité carbone en compensant entièrement les émissions résiduelles en 2050.
Vignette stockage carbone

Plusieurs composantes au stockage additionnel annuel

Le stockage additionnel annuel est constitué par le cumul de six composantes distinctes :

  1. Le stockage dans la biomasse forestière : Très lié à l’accroissement naturel de la forêt, il est, en règle générale, positif sauf quand les volumes de bois exploités deviennent supérieurs à cet accroissement annuel ;
  2. Le stockage dans la biomasse des haies : Pour les mêmes raisons que pour la forêt, ce stockage est positif dans la grande majorité des cas, les haies étant désormais gérées durablement ;
  3. Le stockage dans les sols des prairies : Les sols non travaillés stockent naturellement du carbone, mais sur une durée d’environ 15 à 20 ans. Au-delà, le réservoir est en quelque sorte plein, ce qui explique que certains sols (forêts, marais, prairies de montagne, …) ne stockent plus de carbone supplémentaire. Autant la cinétique de stockage est relativement lente, autant celle de déstockage (retournement d’une prairie par exemple) est rapide et quasi immédiate ;
  4. Le stockage favorisé par les couverts végétaux des cultures : La mise en œuvre de couverts végétaux intermédiaires entre deux cultures favorise le stockage de carbone dans les sols, notamment via leur système racinaire ;
  5.  Le stockage dans les produits en bois : Le bois d’œuvre (charpente, parquet, …) comme le bois d’industrie (papier, carton, panneaux) permettent de prolonger le stockage de carbone du bois forestier ;
  6.  Le stockage (généralement négatif) lié aux changements d’affectation des sols : Comme évoqué sommairement plus haut, changer l’affectation des sols a un impact sur le stockage de carbone. Passer d’une parcelle forestière à une prairie, une culture ou un espace artificialisé dégrade plus ou moins fortement ce stockage. C’est une des raisons pour lesquelles il est urgent de lutter contre l’artificialisation des sols, et pour un maintien des prairies et des forêts.

Stockage carbone : la situation en Nouvelle-Aquitaine

La situation actuelle en Nouvelle-Aquitaine est résumée dans le graphique ci-dessous (données en ktCO2e). La séquestration annuelle de l’ordre de 8,5 MtCO2e est à comparer avec les émissions annuelles de GES, soit environ 48,9 MtCO2e, ce qui correspond à une compensation de l’ordre de 17,4%.

Votre contact à l’AREC :

Denis SAVETIER : savetier.d[@]arec-na.com